Les différents courants de la psychothérapie actuelle

Déjà en 2001, on constatait que plus de deux millions de personnes adultes (5.2 %) en France avaient recours à la psychothérapie (sondage national  auprès d’un échantillon de 8 000 personnes, représentatives de la population française, effectué par l’Institut National de Sondage BVA, en collaboration technique avec la FF2P et le magazine Psychologies). Ainsi, face à une population très large et venant d’horizons socioculturels multiples, la psychothérapie a dû enrichir sa pratique d’approches complémentaires à celles de la psychanalyse. On estime actuellement à près de 400, le nombre des méthodes de psychothérapie existant en Europe et aux Etats-Unis. Cette diversité qui témoigne du dynamisme de la psychothérapie reflète également un éclectisme qui peut désorienter le consultant. Les principales méthodes sont regroupées au sein de quatre grands courants de psychothérapie (Cf. Avis du Conseil Supérieur d’Hygiène de la Santé publique de Belgique du 13/07/2005) :

Les psychothérapies d’orientation psychanalytique et psycho-dynamique se sont développées dans le cadre institutionnel, celui des familles, des couples et des groupes. Elles se déroulent également en séances individuelles et considèrent toujours la demande du sujet à l’image des psychanalyses orthodoxes (S. Freud, C.G Jung, J. Lacan…) pour l’accompagner dans l’élaboration de ses propres solutions.

Les psychothérapies d’orientation comportementale et cognitive s’originent dans les travaux de B.F. Skinner au cours des années cinquante sur les comportements opérants. Elles ont mis en œuvre différentes méthodes en vue de les adapter aux personnes et aux situations particulières afin de produire des changements de comportements opérants chez ces personnes.

Les psychothérapies d’orientation familiale et systémique proviennent des travaux de l’Ecole de Palo Alto (1952-1962) qui ont permis d’importer dans le champ de la thérapie familiale, l’approche de la théorie générale des systèmes créée par L. von Bertalanffy. La famille y est envisagée comme « un système » et l’apparition d’un symptôme chez l’un de ses membres comme la manifestation d’un déséquilibre du système lui-même et analysé en conséquence.

Les psychothérapies humanistes à orientation expérientielle sont nées aux Etats-Unis dans le milieu des années cinquante sous l’impulsion d’A. Maslow, F. Perls, W. Reich, C. Rogers… Elles sont fortement influencées par les courants existentialistes et phénoménologiques : Heidegger, Buber, Sartre, Merleau-Ponty… Elles ont en commun de mettre l’être humain et son vécu subjectif au centre de la psychothérapie. C’est en lui-même et par le développement de ses propres ressources que le consultant, avec l’appui du psychopraticien, va chercher la réponse réparatrice à ses souffrances. Pour y parvenir, les courants humanistes ont élaboré des approches originales. Parmi les plus caractéristiques on trouve : l’approche émotionnelle, la place donnée au corps, les techniques de respiration, le toucher thérapeutique, la pratique de séminaires résidentiels…

Toutes ces approches innovantes ont donné naissance à différentes méthodes de psychothérapie. Parmi les plus connues, on trouve : la gestalt-thérapie, l’analyse transactionnelle, l’analyse psycho-organique, la psychosynthèse, la psychothérapie centrée sur la personne…, et plus spécifiquement dans le champ de la thérapie psychocorporelle : la bioénergie, l’intégration posturale psychothérapeutique, la psychologie biodynamique, la végétothérapie, la somatothérapie…