Serions-nous tous des psychanalystes !

Serions-nous tous des psychanalystes !

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Le nettoyage de printemps réserve toujours des surprises. Voilà que j’exhume un papier de 1989 dont je vois aujourd’hui, avec le recul, vingt années d’exercice de la psychothérapie, six ans de pratique intensive de la supervision plus tard, à quel point il expose en quelques phrases très claires les fondements de notre pratique. Et ce document est écrit par des psychanalystes. A vous de juger…

1989 : les psychanalystes cherchent l’ordre

1989, bicentenaire de la Révolution Française. Le mur de Berlin tombe et avec lui les régimes vermoulus d’Europe de l’Est. On ne sait pas encore qu’on est entré dans une nouvelle ère, entre Internet et Al Qaïda. En France, paraît un livre, État des lieux en psychanalyse (Éd. Albin Michel), oeuvre de cinq psychanalystes, S. Leclaire, J. Sedat, D. Lévy, L. Israel et Ph. Girard, issus pour la plupart de la mouvance lacanienne. De larges passages en sont publiés dans Le Monde du 15/12/1989. J’en extrais les lignes qui doivent poser les bases de toute pratique psychanalytique. Le livre présentait le projet d’une « Association pour une instance (A.P.U.I.) » qui proposait de créer une sorte de Conseil de l’Ordre pour encadrer l’exercice de la psychanalyse en France.

Le projet est tombé à l’eau mais ces quelques phrases retrouvées me semblent venir à point. L’expérience de la supervision avec des praticiens de différentes filières (Intégration posturale psychothérapeutique, Gestalt, biodynamique, Approche Centrée sur la Personne) me montre que le rappel des points qu’elles mettent en relief reste actuel.

Voici le texte. (J’ai souligné les termes qui me semblent essentiels. Ne vous laissez pas rebuter par le style lacanoïde et ses tournures compliquées pour dire des choses simples)

« La pratique de la psychanalyse consiste en une écoute visant à la reconnaissance des déterminations inconscientes qui régissent à son insu les choix, les conduites aussi bien que les modes de penser d’un sujet.

L’acte essentiel de cette pratique, l’interprétation, est à entendre non point comme une simple traduction des énoncés dans un dispositif de « libre association » mais comme une opération de déliaison des éléments imaginaires, pulsionnels et langagiers (…) C’est cette opération de déliaison qui rend possible la production de nouveaux agencements imaginaires, pulsionnels autant que langagiers, et par conséquent un mode de penser différent, sans qu’aucun modèle n’ait jamais à être proposé par le thérapeute.

Cet acte interprétatif n’est praticable que dans une situation ouverte à l’invention qui se spécifie de ce que l’autre, à qui la parole est adressée, ne se laisse pas prendre à l’illusion qu’il en serait le destinataire, alors qu’il en est seulement le transitaire. Cette situation dite de transfert, pièce maîtresse du dispositif psychanalytique, engendre un lien passionnel, contrepartie du fait que toute la tension du rapport qui s‘instaure reste en défaut de réponse et donc en suspens d’achèvement et de satisfaction. Le principe éthique essentiel qui s’impose d’emblée est que ce lien d’assujettissement volontaire ne doit sous aucun prétexte être délibérément utilisé à d’autres fins que l’analyse. »

Offrons-nous une petite analyse de ce texte en langage clair.

L’écoute des déterminations inconscientes

Les quatre mots sont essentiels, écoute, déterminations inconscientes, insu. On n’écoute n’est pas seulement les mots et le discours manifeste du consultant, ni même seulement par l’oreille. Le praticien écoute avec ses sens, son corps, sa sensibilité  extra-sensorielle. Les ostéopathes disent pratiquer une écoute quand ils posent leurs mains sur le patient. Les praticiens qui s’autorisent le contact par le toucher le vivent chaque jour. Ça parle entre les mains et le corps de l’autre, si les mains sont en écoute. Combien de séances d’analyse qui se déroulent dans un silence complet et où pourtant l’écoute est active et opérante.

On écoute au-delà du texte. La plupart de nos consultants ont des explications toutes prêtes, surtout si on les cherche, un roman personnel ressassé tant et tant des fois. Ils savent pourquoi ils sont comme ils sont, l’enfance, la mère, le père, les souffrances, les agressions, les abus, etc. Le praticien doit bien sûr entendre cela, l’accepter et il doit en même temps n’y prêter aucune foi, si j’ose dire, mais pas aucune attention, car en même temps on écoute le langage du corps, la respiration, l’émotion, le commentaire en somme que le non-verbal fait de ce que raconte la tête. Le praticien ne doit pas croire qu’il y a une relation de cause à effet entre ce que le consultant dit de son histoire ou de ses relations actuelles et ce dont il souffre et qui le fait venir en thérapie. Comme l’a dit Sartre, il ne s’agit pas de ce qu’on nous a fait, mais de ce que nous avons fait de ce qu’on nous a fait. Sachant, en outre, que celui qui croit savoir ce qu’on lui a fait à 3 ans, à 6 mois, avant sa naissance, croit juste le savoir.

L’homme qui boit dira « je bois parce que ma femme m’a quitté ». Le système de ses croyances sous-tend ce qu’il raconte mais il ne dit rien de ce qui le détermine dans son inconscient à s’administrer ce psychotrope. Deux faits sont à retenir : il boit, sa femme l’a quitté et dans son discours alcool et femme sont liés, mais quel est le lien ? Boit-il parce que sa femme l’a quitté ou buvait-il pour que sa femme le quitte ? Boit-il pour se retrouver abandonné et pour continuer à soigner son chagrin originel de la seule façon qu’il connaisse ? Boit-il pour étancher une soif inextinguible et se prouver qu’aucune femme ne saura l’apaiser ? Etc, etc. Voilà qu’avec les questions suscitées par ce qu’il ne dit pas et ne peut dire s’ouvre l’éventail des déterminations dont il ne sait rien. Voilà ce qui s’appelle douter d’une liaison de causalité qui se fait passer pour une explication.

De la libre association aux nouveaux agencements

La règle dite de la libre association est fondamentale. Elle repose sur l’accueil, par le consultant et par le praticien, de ce qui est là, de ce qui vient. Les psychanalystes ont à l’esprit les mots, les images, les souvenirs. Nous savons que cela vaut aussi bien pour les émotions, les ressentis corporels, sensoriels, moteurs, neuro-végétatifs, chez le consultant comme chez le praticien. Nous disons « être attentifs à l’ici et maintenant » et à tous les phénomènes qui s’y produisent, quels qu’ils soient, une absence, du flou, une rougeur, des impatiences dans les jambes, les doigts, un soupir profond, et, bien sûr, les bruits intestinaux.

La libre association est là pour que se manifeste ce qui est mis en mouvement par le travail de l’inconscient avant le rendez-vous et lors de la rencontre avec le praticien support du transfert, et pour que se produise un décentrage qui brouille  les repères et prépare la déliaison.

Ce qui détermine la personne à son insu dans ses choix peut émerger dans l’espace ouvert par l’écoute. Émerger et parler à notre oreille, à nos sens, à notre intuition, via des images, des contes, voire des mythes, qui sans crier gare nous reviennent, parlant de ce dont il est question et le faisant dans des termes qui échappent au mental. Il est parfois difficile d’accepter qu’ils lui échappent, tellement insistante est notre tendance à vouloir comprendre, expliquer, rationaliser.

L’interprétation est l’acte essentiel de cette pratique. Par quelle méconnaissance des mécanismes les plus subtils de l’analyse a-t-on pu prétendre que l’interprétation, qui vise à délier, devrait être uniquement verbale ? Combien d’analystes la formulent d’un soupir, d’une interjection, d’un silence là où tout voudrait qu’il y ait une parole. « Tout voudrait », dis-je, et d’abord le consultant qui voudrait tant être conforté dans la version officielle de son histoire ou dans une explication, n’importe laquelle. Elle ne viendrait que colmater aussitôt tout effet de déliaison. Dans le cas de l’homme qui boit ce pourrait être, au lieu d’adhérer à son parce que et à le considérer comme victime, abandonné encore une fois par une femme méchante et castratrice, ce pourrait être faire écho à ce « parce que » comme le maillon faible dans sa phrase et peut-être proposer une reformulation comme  « parce que oupour que ? ». Le meilleur écho à ce que dit le consultant est souvent de se taire pour pouvoir entendre ce qu’il ne dit pas et surtout pour qu’il puisse l’entendre lui-même. L’écoute parfois commence quand le consultant enfin se tait.

L’interprétation est tout sauf une explication. Elle ne donne pas sens au sens d’un parce que, d’une causalité. Chaque fois qu’une de nos interventions équivaut à dire parce que, à lier d’un parce que deux choses qui nous ont été dites ou, pire, une chose qui a été dite et une que nous tirons de notre savoir, ce n’est pas une interprétation au sens que j’entends ici. Ce peut être même une complicité voire une prise de pouvoir.

L’interprétation donne sens au sens d’une cohérence qui peut se saisir telle quelle, sans autre mot. Ainsi ce jour où je dis à Pénélope au détour d’une phrase « toi, tu t’appelles Pénélope ! » L’interprétation est souvent tout sauf verbale, les praticiens psycho-corporels le savent. Elle peut être donnée par la main ou par une proposition faite au corps. Un jour, travaillant avec celle que je nomme Artémis et qu’elle se présente délirante, anxieuse, bloquée dans la répétition, je lui propose simplement de modifier la position de son corps. Aussitôt elle sort de son atmosphère délirante et expérimente que tout ce qu’elle vit peut se réagencer autrement que de façon angoissante et délirante. C’est à ce titre que l’interprétation agit comme agent de déliaison et comme ouvrant la possibilité d’un nouvel agencement.

L’interprétation peut se présenter sous une forme paradoxale ou surprenante, qui déstabilise le rationnel bien lié par l’effet de surprise ou de nonsense. C’est à l’extrême le koan du maître zen, dont se rapprochent certains effets de feu Lacan, comme quand il dit : « on ne guérit pas parce qu’on se remémore, on se remémore parce qu’on guérit ». Formule tant de fois vérifiée. Il faut guérir de la dépendance au roman biographique qu’on s’est bâti, avec ses souvenirs-écran, ses scènes tronquées, ses schémas identitaires fabriqués en toute bonne foi, pour retrouver, avec des pans entiers de notre histoire, une vérité par définition toute relative.

C’est par l’écoute, la libre association et l’interprétation ainsi comprises que se défont  les liaisons qui emprisonnent l’esprit du consultant, le figent dans un statut (par exemple de victime ou de raté), des comportements répétitifs, des addictions (par exemple à la dépression, à l’échec). S’il ajoute foi à ces explications, le praticien sera tenté en outre de vouloir, en toute bonne foi, réparer, ou bien argumenter, rester dans l’explication, le mental.

Il ne s’agit nullement d’analyser, au sens usuel du mot. Analyser signifie au sens strict « détruire en remontant ou en allant en arrière », c’est-à-dire décomposer un tout en ses éléments. Le mot s’oppose au sens habituel de « décomposer pour savoir, pour comprendre ». Le texte des analystes cité ci-dessus n’évoque jamais la compréhension mais un désagencement qui rend possible de nouveaux arrangements et qui n’est possible que si on perçoit les déterminations inconscientes et qu’on peut les identifier comme des ensembles dotés de cohérence, autrement dit comme des champs de forme (ou de force).

Si je reprends l’exemple de Pénélope, l’émergence de ce « Pénélope » dans ma conscience est signe que j’ai perçu une cohérence avant même de pouvoir la formuler en mots. Elle se l’approprie et en voit la pertinence bien avant moi, car le nom que je lui propose, porteur d’un mythe de notre culture commune, lui fournit la possibilité d’une nouvelle lecture de son propre fonctionnement.

Et sans qu’aucun modèle ne soit fourni par l’analyste. Le choix proposé à Pénélope n’est pas un modèle de fonctionnement auquel elle aurait à se conformer. C’est une autre façon de regarder, qui n’aura de validité que s’il ouvre sur un espace de liberté. Le consultant le ressent en général immédiatement car il donne de la cohérence à ce que jusque-là il ne ressentait que comme fatalité ou emprisonnement.. On suppose que le consultant a en lui ses propres modèles pour réagencer ou qu’il a la faculté de les trouver, comme je le montre dans un livre consacré à ces effets de réagencement, « La bascule des malaimés ». Des modèles qui ressemblent fort à des champs morphiques. N’est-ce pas dire que le thérapeute permet à son consultant de se soigner lui-même ? A vrai dire, ici, en parlant de soigner, je m’écarte du texte des analystes qui ne précise pas si les nouveaux agencements, pas plus que la situation analytique, aient à voir avec se soigner ou avec le mieux-être, la santé, la paix intérieure. Ils n’utilisent jamais le mot de thérapie.

Du transfert à l’assujettissement volontaire

L’invention dont parle ce texte correspond à l’espace qui s’ouvre sur de nouveaux agencements dans le fonctionnement interne de la personne, mais il est, entre déliaison et nouveaux agencements, l’espace de tous les dangers, traversée du vide, perte des repères, solitude, dépression, abandon de la thérapie, retour accéléré aux vieux schémas, décisions trop rapides. C’est le moment où l’accompagnement est le plus délicat à mener et le plus nécessaire. Il repose sur la confiance que le thérapeute a dans le processus en cours. S’il est confiant dans ce processus qui entraîne tant de remaniements, de peurs, de souffrances, sachant qu’il correspond à un mouvement profond de la personne pour se retrouver entière, le consultant pourra aussi s’y confier.

L’invention repose sur le transfert, c’est-à-dire sur le fait que la personne à qui s’adresse le consultant n’est pas le thérapeute mais qu’il faut en passer par lui pour qu’une transformation soit possible. Ainsi le thérapeute n’est que le transitaire d’une parole qui s’adresse aux personnages qui tiennent de si grands rôles dans l’histoire et le corps du consultant. On croit parfois qu’il s’agit des personnes réelles, en fait il s’agit de leurs représentants dans son imaginaire, souvent bien éloignés des personnages réels ainsi nommés, même s’ils s’appuient sur eux ou sur l’aspect, la partie d’eux qui a fait trace dans l’histoire du consultant..

Le thérapeute sera toujours attentif à se demander (intérieurement et peut-être parfois directement) « à qui parles-tu ? », « à qui adresses-tu ta plainte, ta réclamation, de qui attends-tu réparation ? ». Il sera toujours conscient que ce n’est que par un effet de péage, de transit que cela le traverse et touche sa personne. De même quand il parle, il s’adresse aussi à la partie non consciente de son consultant, mais de façon que celui-ci ne puisse pas ne pas l’entendre aussi avec une autre oreille, celle qui lui fait dire « Ah tiens ! Bon sang c’est bien sûr », ou qui le laisse tout étonné ou qui produit un grand blanc. Toutes manifestations qui attestent que s’est produit un effet de déliaison.

Le transfert repose sur une illusion, dont le praticien ne doit pas être dupe. Illusion car le thérapeute ne pourra jamais répondre comme s’il était le vrai destinataire ou encore moins le destinataire idéal de cette demande. L’illusion qui se montre dans le transfert infiltre toute la vie du consultant dans ses demandes, dans ses attentes. Elle s’est sans doute aussi projetée sur les autres personnes avec qui le consultant a été en contact, mais à leur corps tellement défendant que nul n’a pu le reconnaître. Il en ignore la nature illusoire mais elle se manifeste à travers ce sentiment insistant qu’il n’est pas vraiment en prise avec la vie, qu’il n’est pas tout à fait présent, sentiment que peuvent éprouver ses proches. Ce que le consultant ressent et exprime comme son besoin est pris dans le même système d’illusions.

L’illusion crée un lien passionnel, car l’avidité, le désespoir d’avoir tant de fois vécu l’échec et l’insatisfaction installent une pression qui débouche rapidement sur la dépendance, la possessivité. Le consultant se met en position d’assujettissement volontaire en entraînant le thérapeute dans cette relation, lui déléguant tout pouvoir sur lui.

L’illusion est nécessaire pour que puisse se défaire le lien d’assujettissement par le défaut de réponse tout aussi nécessaire et inévitable. Ce terme signifie que le praticien ne peut et ne doit pas répondre à ce qui lui est demandé tel que cela lui est demandé, qu’il ne peut et ne doit pas répondre au besoin tel qu’il apparaît, au premier degré. Sinon s’ouvrirait le risque que le lien ainsi créé, fondé sur la dépendance et l’illusion, puisse servir à d’autres fins que l’analyse.

Les processus mis en jeu par la situation analytique (et pour nous la situation psychothérapique au sens large)  en créent le danger. L’insistance mise à présenter ce point comme principe éthique essentiel indique que cette perversion est un risque toujours présent. Facile à comprendre : le processus de transfert délègue au thérapeute un pouvoir qui n’est que délégation, dont le thérapeute n’est que le transitaire. Le risque est toujours réel que le praticien le prenne au pied de la lettre et pense pouvoir s’arroger ce pouvoir, ouvrant la porte à tous les abus de pouvoir, même ceux qui sont pavés de bonnes intentions, comme l’enfer.

Les gourous abusifs n’existent pas que dans les religions, les ashrams ou les terrains de jeu du Nouvel Age. Le contrat et le cadre ont pour fonction de rappeler que l’objet de la rencontre est que la personne devienne son propre maître dans sa vie. Cette dimension qui dépasse les protagonistes fait de la rencontre une situation triangulaire et garantit la liberté et la sécurité pour chacun d’eux dans la relation thérapeutique.

Psychanalystes / psycho-praticiens : même combat ? 

L’extrait que je viens de commenter propose un dénominateur commun sur lequel peuvent s’entendre les praticiens de la psychanalyse quant à la définition de leur art. (« Peuvent » ou pourraient s’il ne s’y superposait des querelles de mots, d’écoles et d’egos). On voit avec quelle évidence ils s’appliquent à ce qui est le fonds commun des pratiques psychothérapeutiques, malgré les apparences. Et en dépit des psycho-praticiens qui ont tant besoin de croire et de faire croire qu’ils sont tellement différents les uns des autres. Quitte à élaborer des théories justifiant les anathèmes et les exclusions mutuelles.

L’intérêt de ce texte est qu’il ne fait pas de théorie sur la métapsychologie ni sur la problématique personnelle du consultant. Il ne cite pas non plus cet élément que Freud estimait central dans sa théorie, la résistance. Les auteurs se préoccupent seulement de la pratique de l’analyste et de sa position.

De ce rapprochement il faut logiquement exclure les praticiens pour qui les notions d’inconscient, de déterminations inconscientes et de transfert, voire même de relation, ne font pas partie de leur mode de pensée et n’entrent pas en ligne de compte dans leur pratique. Je pense en particulier aux praticiens des T.C.C. et à ceux qui soignent en attendant du « patient » qu’il se laisse faire et qu’il observe tout ce qu’on lui demande. Le transfert et l’inconscient y pèsent tout autant mais ces praticiens ont décidé de ne pas en faire des outils de travail. Pour éviter toute équivoque on pourrait appeler psychopraticiens relationnels ceux dont je parle ici.

Conclusion

Le texte auquel je me réfère décrit la posture du praticien et la relation qui le relie au consultant. Il n’évoque ni une scénographie particulière (style divan, fauteuil, etc.) ni une quelconque théorie méta-psychologique ou psycho-pathologique du consultant, pas d’oedipe, de castration, d’objet a, pas de flux ou déflux, d’archétypes, de mémoires cellulaires, etc. Quelle que soit la théorisation des processus il ne saurait y avoir psychothérapie sans ces fondamentaux qui guident le praticien.

J’en suis persuadé.

Des questions ? Des remarques ?